mardi, août 08, 2006

Farewell to Africa

Hello all,

Voila, je suis arrive a destination, je suis a Cape Town depuis une semaine. J’en profite pour poster les dernières photos. C’est la fin d’un assez long voyage en tout cas le plus long que j’ai jamais personnellement entrepris.

Alors ça mince! “No! From London to here, on this machine???! So how does it make you feel?» Ce genre de question incrédule revient assez souvent dans la bouche des gens avec qui j’ai l’occasion de discuter un peu ici en Afrique du sud. Honnêtement, c'est aussi un des trucs que je me demande le plus à l'issue de ce voyage. Bien oui j’ai traversé l’Afrique mais bon et alors, il n’y a pas de record de battu ici. Quasiment 5 mois pour arriver au sud de l’Afrique et seulement 11 heures pour rentrer en France ! Ca alors, je suivrai la même route à peu de chose prêt, mais à 10 000 mètres d’altitude. Le même voyage mais vitesse grand V. Je crois au final que je préfère bien mieux avancer lentement.

Au terme de ces 5 mois d’itinérance, je reviens en ayant l’impression d’avoir vécu une vie entière. Sur la route, le temps s’est bizarrement transformé en une pâte plus dense, alors qu’à Paris, derrière mon bureau, il n’était rien de plus qu’un simple courant d’air soufflant à travers la fenêtre. J’y pense d’autant plus quand les premières retrouvailles s’accompagnent le plus souvent d’un « Oh mais c’est passé tellement vite, tu es déjà de retour ». J’ai pourtant l’impression d’être parti il y a des années.

Il y a ce qu’on appelle le temps africain qui signifie en gros que sur ce continent de toute façon rien ne sert d’être pressé, tout vient à point à qui sait attendre. Il n’y a qu’à regarder sur le bord des routes le nombre hallucinant de gars qui attendent tranquillement à l’ombre de leur camion en panne que quelqu’un vienne les aider à dépanner. Peut être bien que prendre son temps comme la sagesse africaine le préconise, pour avancer, et plus particulièrement pour voyager est la meilleure réponse à la course infernale des aiguilles de l’horloge.

Paradoxalement, c’est quand j’avance lentement, avec obstination que devant moi tout ralentit : le temps et cette obscure impression de ne pas le maîtriser. Le but n’est plus de lui courir après ou de rattraper celui qui est perdu mais plutôt de parvenir à lui être indifférent. En réglant leur compte petit à petit aux distances et à l’espace, on freine la course des heures. Peu importe que passent les instants, les jours, les mois puisqu’on les transforme tous en kilomètres moissonnés. On change par une mystérieuse opération d’alchimie le sable du sablier en poudre d’escampette.

Un autre propos peut être abordé en évoquant ces remarques tintées d’admiration du type "Transafrica naannn, alors vous avez vu toute l'Afrique?! mais c’est incroyable Jésus Marie ".. Franchement ; rien n'est plus éloigné de la réalité. Personne ne peut clamer avoir vu toute sa ville, encore moins son pays, je ne parlerai donc même pas de tout un continent. Tout ce que j’ai entre aperçu n'est qu'une très fine ligne reliant deux points sur une grande carte d’Afrique. Nous étions juste ce petit point qui se traînait sur la carte, suivant un itinéraire hésitant et maladroit.

Cela dit et en dépit du caractère superficiel du voyage après tout cela reste du tourisme, ce que j’ai vu m’a bien ébloui. L'incroyable diversité des peuples africains, la dureté mais aussi la beauté de leurs modes de vie sont bien souvent pleines d'inspiration, quelquefois choquantes, mais toujours inoubliables. C'est la raison pour laquelle les voyageurs continuent à venir ici, mais c'est aussi la raison pour laquelle beaucoup ne reviennent jamais, et pourquoi d'autres décident d'y rester et ne plus jamais en repartir.

L'Afrique change rapidement. La surpopulation et la construction de routes balayent à une vitesse incroyable des modes de vie qui étaient restés inchangés depuis des siècles. Changer un chemin de terre en route d'asphalte ne fait pas qu'améliorer les transports et l'économie, ça affecte aussi profondément la vie de tous ceux qui vivent à moins de 10 kilomètres de la route, quelquefois même 20 ou 30 kilomètres. L'Afrique reste peut être, le seul continent où sur des milliers de kilomètres on peut encore rencontrer des gens qui ont grandi et quelquefois vivent toujours dans des huttes. Quel que soit le nombre de documentaires du National Geographic que l’on peut regarder tard le soir à la télé, il est impossible de se rendre compte de ce que peut être la vie dans une famille où tout le monde partage la même pièce, où les vieux sont respectés et les anciens vénérés, où les esprits sont parfois plus présents que les êtres vivants et où l'invisible est plus puissant que le matériel. Impossible! C'est comme une autre planète. Sauf que tu n'as pas besoin d’attendre que la NASA te construise une fusée, tu peux simplement sauter sur ta moto et y aller par toi-même. Mais dépêche-toi parce que ça disparaît rapidement.

Au final ce voyage à moto aura été une des expériences les plus surréelles que j'ai jamais eue. Regarder tous les jours un monde se dérouler entièrement dehors (pas derrière les vitres d’un bureau, le pare brise d’une voiture, un écran d'ordinateur ou une télévision) mais en vrai, de l'aube à la nuit tombée juste devant mes yeux! Tout est dehors, à l'air libre pour être absorbé par vos sens. C'est toujours comme ça de voyager sur les routes d'Afrique. Un décor de cinéma, un rêve éveillé. Je ne peux que conseiller à tout le monde d’aller voir ce film excentrique avant que ces peuples et leurs modes de vie traditionnels ne soient modifiés à jamais, ce qui arrive vite.

Voila, je me sens bien chanceux d'avoir pu voir ce que j'ai vu, et ce fut un plaisir de pouvoir le partager tout au long de la route avec mes compagnons d'aventure, Matias, Daniel, Ian, Greg et Christy, et les amis qui consultaient ce site. Apprendre, tout le temps (sur son pays plus qu'en restant en France, sur soi autant qu'en parlant à son psychanalyste) , partager, comprendre, essayer (des fois) d'enseigner, et se souvenir ... Après tout c'est ce à quoi sert le voyage. Alors à quand le prochain ??

En attendant à bientôt à Paris!

Il me reste a trier, et poster une selection de photo, c'est encours et c'est dans la gallery que ça se passe. Vous pouvez choisir l'ambiance du slideshow parmi les 3 titres ici.


2 commentaires:

Anonyme a dit…

Hi Michael,
Iam María, Matias`s girlfriend.
Thanks for your blog, this was a way to follow the expedition from Argentina.
Your description of the adventure is very very nice and exciting.
I am an accountant too and i would like to feel the sensation that you lived changing the office for this travel.
Matías is again at home and i am too happy.
Who sing the song of the blog??
It is just for this End...
Good luck, Regards
María Ignacia

Un gars en ballade à moto a dit…

Hi Maria,

Thank you for your nice comment. I am really pleased you enjoyed reading this site and watching some of the pictures of our journey.
This blog has been a nice way to let everyone know a little about what was happening to us on the road. And I was also happy and excited to read every new comment here, it is nice to see people still care about you even when you are far away from your home.

After almost 5 months spent on the road with Matias, we know quite a lot about each other, I am sure he is very pleased to be back home with you. He is such a great travel companion, hope we will meet again, please, say "Hola!" to him for me :)
The song played with the Farewell post is from a british band called Stereophonics - The Long Way Round.

Best, Michael